22/03/2014
Le Lac de Guerlédan s'est vidé ... et s'est rempli !
Son niveau s'est progressivement abaissé, jusqu'à l'assec mi-avril 2015, pour 6 mois. Cet assec était nécessaire pour permettre à EDF, concessionnaire au titre de l'hydroélectricité, de procéder à des travaux de sécurisation du barrage. Les travaux étant terminés où ne nécessitant plus de travailler "à sec", le Lac s'est remplit progressivement à partir du1er novembre 2015.
La continuité du service d'eau potable a été assurée, malgré une qualité d'eau brute dans le Blavet très dégradée en phase de vidange, et des débits ponctuellement très bas pendant l'été et l'arrière saison.
Pourtant, cette vidange a nécessité des adaptations de la gestion des services d'eau potable, et en premier lieu, des outils de production et de transport d'eau potable gérés par Eau du Morbihan. Elle était en effet susceptible d'impacter l'ensemble des services de distribution d'eau potable membres de Eau du Morbihan.
L'alimentation en eau potable du Morbihan repose principalement sur deux importants cours d'eau : la Vilaine et le Blavet.
Plusieurs usines majeures gérées par Eau du Morbihan produisent de l'eau potable à partir du Blavet, qui représente 50 % de la ressource en eau brute du territoire de Eau du Morbihan. Le débit du Blavet est en effet soutenu par le Lac de Guerlédan. EDF doit en effet laisser en aval du barrage au minimum 2,5 m3/s, ce qui permet de disposer du débit suffisant pour alimenter notamment les usines de production d'eau potable.
Il s'agit des unités suivantes :
Lorient agglomération dispose également d'une usine importante à Hennebont (Coët er ver - 1 000 m3/h).
La carte des principaux prélèvements et usines d'eau potable positionne ces unités.
Deux périodes ont préalablement été identifiées et ont permis d'établir plusieurs scénarii de gestion en fonction des évolutions de qualité de l'eau du Blavet, du débit disponible pour prélever et produire de l'eau potable, ainsi que des besoins de consommation.
Pour faire face à cet événement, Eau du Morbihan a mobilisé depuis début 2013 d'importants moyens d'étude et d'ingénierie pour identifier tous les impacts potentiels et les solutions techniques pour y faire face, et a participé activement à la concertation initiée par l'Etat.
Le calendrier de certains projets a été anticipé (canalisation de sécurisation entre Belz et Ploëmel de juin à décembre 2014), construction de l'usine de Mangoër 2 à Cléguerec).
Des adaptations techniques ont été réalisées (augmentation de la capacité du surpresseur de Kerpolican à Baud à 500 m3/h, essais hydrauliques, ...) pour mobiliser le réseau départemental d'interconnexion dans une configuration différente de sa gestion habituelle, permettant de "remonter" de l'eau potable produite au Sud du département, vers le Nord et en particulier le secteur de Pontivy communauté, en cas d'arrêt d'usines de l'amont du Blavet Morbihannais. Cette gestion a mobilisé également des achats d'eau à la ville de Vannes, ainsi qu'à l'Institution d'Aménagement de la Vilaine.
Des adaptations de filières de traitement sur les usines de production d'eau potable ont été réalisées. Des ressources complémentaires de secours (retenues des Côtes d'Armor) ont été identifiées, mais il n'a finalement pas été nécessaire de les mobiliser, au vu des autres actions mises en oeuvre.
Au vu du débit naturel du Blavet depuis début juillet, Eau du Morbihan a sollicité auprès du Préfet une dérogation pour poursuivre les prélèvements dans le Blavet. En parallèle, les productions à partir des usines prélevant dans le Lac au Duc(Ploërmel) et les retenues de Trégat (Theix) et Tréauray (Pluneret), ont été réduites, afin de préserver les stocks et anticiper la forte demande en eau habituellement observée au mois d'août, et assurer la continuité du service en arrière saison.
Les déficits ponctuels de ressource en eau brute venant du Blavet pour alimenter les usines de production d'eau potable de ce secteur ont été compensés par la mobilisation des autres ressources disponibles sur le périmètre de Eau du Morbihan, par une gestion préventive et un pilotage fin des infrastructures de Production et de transport. A cette configuration particulière s'est ajouté un épisode de relative sécheresse : les débits ont atteint des niveaux bas à très bas, et ce pendant une période prolongée, encore visible en cette fin d'année 2015.
Malgré tout, et même si l'ensemble des abonnés et consommateurs d'eau (particuliers, acteurs économiques, collectivités) étaient concernés, personne ne s'est aperçu de rien ! pas de changement, pas de dysfonctionnement, pas de rupture d'alimentation : la mission de continuité du service public d'eau potable a donc été remplie avec succès durant cette épisode particulier de "Guerlédan 2015" !